Le Sahel connaît depuis 2011 un regain d’insurrections armées, de violences, et de conflits intercommunautaires. Ceci a des conséquences graves sur les populations : déplacées de force, privées d’accès aux services de base et menacées par la faim. S’ajoute à cette situation l’instabilité politique, puisque le Mali, le Burkina et le Tchad ont tous connu un coup d’État ces deux dernières années. Ainsi ce n’est pas seulement une crise sécuritaire que connaît la région, mais aussi une crise politique, sociale, humanitaire et climatique.
La France doit revoir sa stratégie
La stratégie de la France, militairement impliquée au Sahel, repose principalement sur des réponses sécuritaires. Le gouvernement français, principal partenaire des pays de la région, doit revoir ses priorités.
- Être plus à l’écoute des revendications des populations sahéliennes, qui souhaitent reconstruire le lien avec leurs gouvernants, ont soif de justice et de transparence politique et économique.
- Mettre au cœur de sa politique au Sahel la protection des civils, la démocratie, la défense des droits humains, et la réduction des inégalités sociales.
Un manifeste pour alerter nos élus
Avec CARE France, Oxfam, Le Secours Catholique et le CCFD-Terre Solidaire, Tournons La Page a animé pendant cinq mois un cycle de conférences pour débattre – avec les chercheurs, les autorités françaises, la diaspora, les sociétés civiles sahéliennes et françaises – de l’action militaire, diplomatique, humanitaire et de l’aide au développement de la France au Sahel.
Aujourd’hui, nous sortons un manifeste que nous défendons auprès des principaux candidats à la présidentielle française. Parce que nous voulons des engagements. L’engagement des futurs élus d’organiser un processus de consultation, à l’image de la Convention citoyenne pour le climat, devant déboucher sur une feuille de route pour refonder sa politique au Sahel.
C’est l’avenir de nos relations avec les pays de cette région, et plus largement avec l’Afrique, qui est en jeu.
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