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La place de la Journaliste Floriane Irangabiye n’est pas la prison
Communiqué  Posté le 15:16 26-02-2024, modifié le 15:16 26-02-2024 par Tournons La Page

Tournons La Page Burundi a été consternée par la décision de la Chambre de Cassation de la Cour Suprême du Burundi confirmant la condamnation de la journaliste Floriane IRANGABIYE et l’incriminant à 10 ans de prison ferme le 13.02.2024. Cette décision maintient la journaliste en détention tel que décidée par la Cour d’Appel de Bujumbura-Mairie le 09.05.2023.

Pour rappel, le chef d’accusation portée contre la journaliste Floriane IRANGABIYE est « l’atteinte à l’intégrité du territoire national », une infraction prévue et punie par l’article 611 du Code pénal burundais. Floriane IRANGABIYE a été arbitrairement arrêtée le 30 août 2022 par des agents du Service National de Renseignement (SNR).

Elle a d’abord été incarcérée au siège du SNR à Bujumbura dans des conditions ne lui offrant pas le droit à l’assistance judiciaire par un Avocat et aux visites de sa famille. Elle a été interrogée sur son travail à la Radio IGICANIRO accusée de collaborer avec l’opposition armée contre le Burundi sans fournir de preuves.

A la fin du mois de septembre 2022, Floriane IRANGABIYE a été transférée à la prison centrale de Muyinga où elle était emprisonnée dans de mauvaises conditions qui aggravaient sa situation sanitaire, elle a été transférée par après à la prison de Bubanza où elle est injustement détenue actuellement.

Victime, comme d’autres milliers de burundais, du système politico-judiciaire burundais qui ne tolère pas toute voix dissonante, le cas de Floriane IRANGABIYE est un signe éloquent d’une injustice flagrante pour une faute qui n’a pas été commise mais simplement pour avoir exercée son métier de journaliste ainsi que sa liberté d’expression.

Tournons La Page Burundi estime que ces actions de harcèlement politico-judiciaire perpétrées contre de Floriane IRANGABIYE ne visent autre chose que museler le travail des défenseurs des droits humains et des médias indépendants.

Le chef d’accusation grave porté contre Floriane IRANGABIYE et le procès de Floriane IRANGABIYE démontrent encore une fois que la justice burundaise est instrumentalisée par le pouvoir en place et témoigne à suffisance l’intolérance du pouvoir en place à l’exercice de la liberté de la presse et d’expression et à toute contribution critique digne d’un Etat de Droit.

De ce qui précède et maintenant que le processus judiciaire est vraisemblablement terminé, Tournons La Page Burundi demande aux autorités du Burundi en particulier le Président de la République :

  • Mettre un terme à l’incarcération injuste de la journaliste Floriane IRANGABIYE dans les meilleurs délais et sans conditions,
  • Cesser d’utiliser la justice burundaise comme outil de répression contre des citoyens burundais en général et des défenseurs des droits humains, des journalistes et des opposants politiques en particulier,
  • Libérer l’espace civique rétréci, en permettant aux défenseurs des droits humains et des journalistes de travailler librement et permettre au peuple burundais à jouir pleinement leur droits et libertés fondamentales.

L’intégralité de la déclaration: ici