Niger
Abass Abdoul Aziz TANKO
Arrêté·e le 30 octobre 2017
Libéré·e le 24 novembre 2017
Les activistes Abass Abdoul Aziz Tanko, Abdoulaye Harouna, Djibo Issa ont été arrêtés le 30 octobre 2017, au lendemain d’une manifestation dispersée par les forces de sécurité. Placés sous mandat de dépôt le 2 novembre, ils ont été accusés de participation à une manifestation interdite, d’attroupement armé, de vol et complicité de vol.
La manifestation avait été initiée par un collectif d’organisations de la société civile avec pour objet de dénoncer le projet de loi des finances 2018. Le collectif avait fait appel à Abass Abdoul Aziz Tanko - le président de l’Association de défense des droits des consommateurs des technologies de l’information, de la communication et de l’énergie (ACTICE) - et à Abdoulaye Harouna et Djibo Issa pour rédiger, signer et déposer une déclaration de manifestation auprès de la mairie centrale de Niamey.
Le jour du rassemblement, un groupe de manifestants a commencé à proférer des injures et à crier pour inciter à une marche vers la Place de la Concertation. Selon les informations obtenues par Amnesty International, Abass Abdoul Aziz Tanko a pris la parole pour dégager la responsabilité des organisateurs de « tout ce qui pourrait arriver ». La manifestation finira par être dispersée par les forces de sécurité qui ont fait usage de grenades lacrymogènes. L’Association ACTICE a en outre été dissoute le lendemain et interdite de toute activité sur l’étendue du territoire par un arrêté du ministre de l’intérieur. Selon les informations obtenues par Amnesty International auprès de leur avocat, aucun des trois activistes arrêtés n'a ni appelé ni participé aux violences.
Une vingtaine de personnes dont six mineurs ont été arrêtées le jour de la manifestation. Elles seront également jugées en flagrant délit ce 10 novembre.
Le 17 novembre 2017, le procureur requiert 5 ans de prison ferme et une amende de 100 000 francs CFA (environ 150€) chacun. Le 30 octobre 2017, le ministère de l’Intérieur émet un arrêté interdisant à l’organisation d’opérer sur le territoire national (Cf. Annexe 5). Dans la soirée du 24 novembre 2017, le juge du Tribunal de Grande Instance de Niamey, jugeant que les faits ne sont pas constitués, ordonne la libération des trois activistes et la restitution de tous leurs biens. Le procureur refuse et fait appel. L’affaire est devant la Cour d’Appel depuis, les charges pesant toujours contre eux. Malgré une sollicitation, la Cour Constitutionnelle a refusé de se prononcer sur ce cas.