Communiqué Posté le 07:27 03-08-2023, modifié le 07:27 03-08-2023 par Tournons La Page
Tournons La Page suit avec attention et préoccupation l’évolution de la situation au Niger et appelle toutes les parties à la retenue, au dialogue et au recours à des moyens pacifiques et légaux pour un retour rapide à l’ordre constitutionnel.
Indigné par la prise de pouvoir par la force au Niger, Tournons La Page (TLP) condamne, sans ambages, ce coup d’État. Cette suspension de l’ordre constitutionnel par la junte militaire réunie au sein du Conseil National pour la Sauvegarde de la Patrie constitue un grave recul démocratique et une véritable entrave au développement du Niger.
Tournons La Page interpelle également la CEDEAO et regrette les menaces d’intervention militaire qui légitiment la junte militaire au pouvoir aux yeux d’une partie de la population nigérienne et conduirait à des tueries inutiles et à un embrasement de la région. TLP s’étonne encore une fois que les sanctions annoncées à la suite du sommet du 30 juillet se réfèrent au protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance de 2001 alors que c’est du fait de la non-application par la CEDEAO de ses propres règles que la région connait une régression aussi dramatique sur le plan sécuritaire et politique. En effet, l’institution n’a jamais veillé à l’application du protocole additionnel lorsque des coups d’État constitutionnels étaient perpétrés, lorsque des tripatouillages électoraux étaient dénoncés ou lorsque des chefs d’État membres instrumentalisaient la justice de leur pays pour se débarrasser d’adversaires politiques gênants, privant ainsi leurs pays de contrepouvoirs. Elle ne réagit pas non plus lorsque la corruption, pourtant interdite par ce protocole, gangrène la sous-région et réduit les populations à l’extrême pauvreté. Enfin, le moyen d’action prévu par les textes de la CEDEAO en cas de coup d’État est la suspension du pays jusqu’au retour à l’ordre démocratique, et non l’intervention armée ou les sanctions économiques généralisées qui affectent en premier lieu les populations.
Au nom de la non-violence qui est un principe de base de notre mouvement, nous invitons toutes les parties à mettre en avant le dialogue et l’intérêt supérieur du peuple nigérien, victime depuis plusieurs années de l’insécurité, de l’extrémisme violent, mais également de la mauvaise gouvernance et de leurs conséquences délétères.
Attaché à la promotion et à la défense d'une véritable démocratie qui ne soit pas que de façade, et conscient de la solidarité d'intérêt et de destin entre le Niger et les autres pays de la région, Tournons La Page, en appelle à la CEDEAO, à l'Union Africaine et à la communauté internationale qu’il exhorte à :
- Cesser les injonctions martiales creusant le lit d’une crise majeure dans une région déjà minée par la violence du terrorisme ;
- Lever les sanctions économiques infligées au peuple nigérien ;
- Encourager le lancement rapide d'une transition républicaine fiable et efficace permettant de rétablir l’ordre constitutionnel au Niger, tout en protégeant ses populations les plus vulnérables ;
- Soutenir et appuyer un processus plus efficient pour l'instauration et la consolidation d'une démocratie dans laquelle le peuple nigérien se reconnaît et retrouve ses aspirations légitimes ;
- Veiller à une application sérieuse et crédible des dispositions du protocole additionnel sur la démocratie et la bonne gouvernance.
De même, Tournons La Page exhorte la junte militaire nigérienne à :
- Revenir à l’ordre constitutionnel en réinstaurant les institutions et la Constitution nigérienne ;
- Ne pas attiser les tensions ni alimenter de discours radicaux qui pourraient mener à la guerre.
CONTACTS PRESSE :
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