L'acteur de la société civile togolaise, Fovi Katakou, membre de TLP-Togo a été arrêté le samedi 11 décembre à son domicile et détenu au service central de recherches et d'enquête (SCRIC). Il a été interpellé manu militari par des hommes en tenue et en civils lourdement armés, sans convocation préalable alors qu'il est handicapé moteur.
Fovi Katakou est connu pour être très actif sur les réseaux sociaux en faveur de l'état de droit et de la démocratie au Togo. Cette arrestation fait d'ailleurs suite à l'une de ses publications sur Facebook où il interpelle les étudiants, les militaires, les religieux et les artistes en ces termes : « personne n'est à l'abri du contrôle social du clan Gnassingbé. Sortons de l'illusion qu'il y a un échappatoire possible. Arrêtons de penser que ça ne peut arriver qu'aux autres. Personne n'est en sécurité dans ce pays...” Il est accusé de faire l'apologie des crimes et délits et d'inciter à la révolte contre l'autorité de l'état.Cette arrestation pour des motifs grotesques se déroulera le lendemain de la journée internationale pour les droits de l'homme générés le 10 décembre de chaque année.
Ce n'est pas la première fois que Fovi Katakou est interpellé. Déjà il a été arrêté du 30 juin 2019 au 1er juillet 2019 avec 5 autres personnes pour défaut d'accréditation alors qu'ils ventilaient sur des réseaux sociaux des informations relatives à des tentatives de fraude massive lors des élections.
On dénote en ce moment une forte montée du bâillonnement des voix dissidentes au Togo avec la détention des journalistes Ferdinand Ayité, Isodore Kouwounou et Joel Egah pour avoir mis en cause des ministres dans une émission télé. Les délits de presse sont dépénalisés au Togo depuis 2014, les journalistes n'ont pas leur place en prison.