Ce rapport intitulé « L’espace civique en République gabonaise : le paravent d’un arbitraire » est le fruit d’un travail de collaboration entre le secrétariat international de Tournons La Page (TLP) et la coalition Tournons La Page au Gabon (TLP-Gabon). Grâce à ses membres, TLP-Gabon a recueilli des informations, témoignages, entretiens, déclarations et images sur les violations des droits humains survenues dans le pays depuis 2016
Le rapport analyse les textes juridiques nationaux et internationaux applicables en matière de droits humains et met en lumière les dispositions liberticides actuellement en vigueur au Gabon, qui vont à l’encontre des obligations que le pays a prises en ratifiant des traités internationaux. Il dresse ensuite un état des lieux des différents types de violations commises (détentions arbitraires, interdictions de manifestation et de réunion, coupures d’internet…) afin de démontrer leur récurrence et la dynamique de rétrécissement de l’espace civique à l’œuvre au Gabon et qui s’est accélérée depuis 2016, date de la dernière élection présidentielle aux résultats largement contestés par l’opposition et l’opinion internationale. Cette situation s’est accentuée en 2020 avec l’activation du régime de l’état d’urgence décrété pendant la crise du Covid-19, finalement levé le 14 mars 2022. Depuis l’élection présidentielle de 2016, on a pu dénombrer au moins 864 arrestations, 12 manifestations interdites ou réprimées, 13 journaux suspendus et 34 jours de coupure internet.
Le rapport n’a pas pour ambition de dresser un bilan exhaustif des violations commises, mais tend à démontrer l’ampleur et le système qui sous-tend la répression menée par les autorités à l’encontre de la population civile depuis l’année 2016. Pour ce faire, il rapporte, dans un ordre chronologique, et sur le fondement de preuves variées ou d’allégations documentées, les diverses violations des droits humains commises.